Soucieuse d’atteindre l’assurance qualité à son sein, l’ULPGL est toujours présente aux différents forums traitant de cette question à travers le monde.
C’est dans ce cadre que les Professeurs Kakule Molo et Butoa Balingene ont séjourné à Bujumbura au Burundi, du 23 au 27 octobre 2018.
Dans la suite le Professeur Butoa a participé au colloque sur l’assurance qualité à Yaoundé au Cameroun du 05 au 07 novembre 2018.
Ci-dessous, le Professeur Butoa Balingene, restitue en synthèse l’essentiel de ces deux forums.

Considérations générale sur l’Assurance qualité

La qualité de l’enseignement est souvent rattachée à des notions aussi diverses comme l’amélioration continue, le contrôle habituel, l’évaluation sommative ou formative. Elle s’évalue selon divers référentiels imposés par le contexte et les objectifs visés.
Ainsi, entrent en ligne de compte :
⦁ L’orientation et la satisfaction des clients, à savoir les étudiants ainsi que le monde du travail.
⦁ L’orientation et la satisfaction du personnel enseignant et le personnel de support
⦁ La gestion ou le mangement des ressources matérielles
⦁ Le processus d’enseignement proprement dit : maîtrise de la qualité des processus d’enseignement, management du processus, qualité des programmes…
⦁ Les relations externes (hors clientèle directe) : intégration à la vie de la collectivité, relations internationales, contribution à la communauté…
⦁ Les activités annexes au processus d’enseignement proprement dit : recherche, maîtrise de la qualité des processus de support comme les sorties pour observation et autres stages.
⦁ Les résultats de l’établissement : taux de la réussite ou des échecs.
⦁ L’importance accordée à la qualité à la planification à long et moyen termes
⦁ Les améliorations stratégiques des objectifs Qualité à mi-parcours, etc.
En règle générale, l’Assurance Qualité à l’enseignement supérieur et universitaire fait référence à l’ensemble des processus et mécanismes qui permettent d’assurer la qualité des programmes, des établissements ou d’un système national de formation. L’Assurance Qualité peut donc être traduite par trois termes distincts :
⦁ l’évaluation de la qualité ;
⦁ l’assurance de la qualité ou la garantie de la qualité ;
le management de la qualité.

Dans le contexte purement africain, l’Assurance Qualité est prise comme le cheval de batail du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur – CAMES. Celui-ci envisage :
1. l’établissement d’un état des lieux actualisé de l’Assurance Qualité dans son espace ;
2. l’évaluation institutionnelle des établissements d’enseignement supérieur, publics et privés et centres de recherche dans la mise en œuvre de bonnes pratiques devant conférer un label d’excellence;
3. l’évaluation des programmes de formation et le pilotage de la mise en œuvre du LMD dans les Institutions d’enseignement supérieur ;
4. le développement institutionnel de la gouvernance universitaire pour une gestion plus transparente, planifiée, efficace et efficiente.
En RDC, spécialement, considérant la nécessité pour les établissements publics et privés de l’ESU de se conformer aux standards internationaux en vue de leur compétitivité au plan national et international, le premier ministre a signé le Décret N°18/003 du 28 février 2018 portant création, organisation et fonctionnement de l’Agence Nationale de l’Assurance Qualité de l’Enseignement Supérieur Universitaire.
Selon ce Décret, l’Assurance Qualité vise la satisfaction des bénéficiaires des prestations des Établissements de l’ESU en promouvant la culture de la qualité en leur sein. Par ce processus, ces institutions doivent avoir en leur sein des procédures internes d’auto-évaluation et d’audit interne.
L’évaluation interne porte essentiellement sur l’ensemble des actions, des résultats et du fonctionnement de l’institution. Cet outil de bonne gouvernance, de conduite du changement et de confiance, offre aux institutions la capacité à se connaître. Bien faite, cette auto-évaluation garantit la qualité interne et prépare la garantie de la qualité externe. Elle consiste à détecter les défauts à temps et d’y remédier rapidement et de manière efficace.
1. Restitution sur l’atelier de Bujumbura
Concernant l’activité de Bujumbura, Monsieur le Recteur Prof Molo et moi avons participé à l’atelier d’intégration des universités des pays des grands lacs membres de la Sous-région des Grands lacs sur la démarche allant de l’autoévaluation à la planification stratégique, du 23 au 27 octobre 2018.
L’objectif de l’AUF d’organiser cet atelier était de sensibiliser les responsables de ses Établissements membres aux questions d’Assurance Qualité, surtout à la démarche méthodologique leur permettant d’initier la réalisation et la mise en œuvre de leurs plans stratégiques à l’instar des pays du CAMES. Ceci rentre dans le processus LMD, un système qui impose aux établissements membres la mise en place d’une planification à long et moyen termes ainsi que des dispositifs de bonne gouvernance universitaires arrimés aux standards internationaux et nationaux.
Au début de l’atelier, le Prof Kakule Molo, recteur de l’ULPGL, a été voté par les participants comme modérateur de l’atelier jusqu’à sa fin. Les travaux des cinq jours de cet atelier se sont étalés de la manière suivante :
Au premier jour, les principales activités suivantes ont été réalisées : Cérémonies d’ouverture, présentation du plan de l’atelier, schéma général de l’Assurance Qualité, notions de gouvernance et qualité de l’enseignement supérieur, la démarche qualité, la cellule interne d’Assurance Qualité.
Au deuxième jour, les principales activités ci-après ont été réalisées : la position de l’auto-évaluation dans la démarche qualité, les principes généraux de l’auto-évaluation, le référentiel CAMES. Il a été constaté, à ce niveau, que certaines évaluations des étudiants sont considérées comme des punitions au lieu qu’elles soient un outil d’amélioration de l’activité éducative.
Le troisième jour a été réservé aux principales activités ci-après : la procédure de l’auto-évaluation, les outils de collecte des données, l’analyse des données, le rapport et le suivi des résultats de l’auto-évaluation ainsi que des applications (exercices), des exercices sur le référentiel CAMES (la simulation d’une auto-évaluation jusqu’au plan d’action).
Les activités du quatrième jour étaient : notions de stratégies, les principes de base de la planification stratégique, la cadre stratégique (mission, vision, valeurs, objectifs), les outils d’analyse SWOT (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) et PESTEL (analyse Politique, Économique, Sociologique, Technique, Écologique et Légale), la mise en œuvre d’un plan stratégique.
Le cinquième jour a essentiellement été consacré à la synthèse des activités, la mise en commun des exercices sur le plan stratégique faits en groupes, le cadre logique, l’évaluation de l’atelier et les cérémonies de clôture.
Retenons que le plan stratégique doit tenir compte de cinq axes stratégiques à savoir, la gouvernance, l’offre de formation, la recherche, la vie à l’université et la responsabilité sociale de l’Université.

Par ailleurs, il a été constaté qu’en matière d’élaboration de plan stratégique, l’ULPGL est avancée par rapport aux autres institutions participantes. C’est ainsi que, séance tenante, elle a été choisie au numéro un sur une liste de trois institutions pour bénéficier d’un accompagnement visant l’amélioration.

3 Colloque de Yaoundé
J’ai aussi participé au colloque sur l’éducation de qualité du 5 au 7 novembre 2018, à l’université de Yaoundé1 dont le thème principal était « Quelle école pour demain ? »
Organisé par l’Association Internationale pour l’Éducation Comparée et des Échanges (AIEC) basée à Paris, ce colloque avait pour but de s’interroger sur les grandes questions qui se posent en rapport avec l’éducation dans le monde, en vue de garantir équité et justice pour tous. Il était question de tabler sur les éléments nécessaires pouvant faciliter l’amélioration de l’action éducative en vue de garantir un avenir meilleurs aux jeunes.
Il a aussi été rappelé le rôle d’une bonne politique éducative pour repenser les systèmes éducatifs devenus obsolètes. L’éducation pour demain devra donc être celle de tous, non discriminatoire. Alors, la formation devra tenir compte des capacités de l’apprenant. Basée sur ce dernier, l’éducation devra plutôt rechercher à le rendre utile dans la société selon son rythme et ses capacités. Malheureusement aujourd’hui, le constat est que des enseignants, surtout au niveau supérieur pour la plupart, sont des chercheurs et non des enseignants. C’est pourquoi nombreux d’entre eux tombent dans des erreurs en pensant, par exemple lors des évaluations, que les apprenants sont à considérer au même niveau qu’eux. Les formateurs doivent permanemment apprendre à apprendre et à faire apprendre. L’apprenant n’est ni un ennemi, ni un rival, moins encore un sac à remplir. L’action éducative doit être coopérative entre les parties.
Concernant le déroulement des activités, au premier jour, après les cérémonies d’ouverture, les sous thèmes ci-après ont été développés : la réflexion sur l’école de demain en Afrique, l’école pacifiée, l’école et ses partenaires techniques et financiers, les inégalités à l’école et les regards croisés entre responsables institutionnels de l’éducation.
Au deuxième jour, les ateliers ont tourné sur les activités ci-après : les politiques éducatives pour penser l’éducation des jeunes, les techniques d’information et les medias au service de l’éducation, la formation et l’évaluation des apprenants, l’éducation à la santé comme moteur de l’apprentissage.
Le troisième jour a connu le développement des sous thèmes généraux ci-après : quelles finalités pour l’école ? Violence de genre en milieu éducatifs, l’école pour demain : perspectives et émergence.

Synthèse élaborée par le Prof Butoa Balingene.