« L’engagement ecclésial et politique de la femme » a été le sujet de la journée scientifique de la filière de théologie protestante organisée à l’Université Libre des Pays des Grands Lacs en date du 26 Septembre 2023. Cette journée a été l’occasion de réfléchir encore sur  les problèmes liés, d’une part  à l’intégration de la femme au ministère pastoral dans les églises de l’Est de la RDC, d’autre part au défis liés à l’émergence de la femme en politique en RDC en cette période électorale.

Pour ce faire, pour le doctorant Elias Kaseraka Muhongya, dans son exposé sur « Brève histoire du ‘col pastoral’ : visibilité ou singularité des Ministres  de Dieu ? », le Col Pastoral étant historiquement et bibliquement de l’ordre des adiaphora, son usage dépend donc de la convention. L’histoire de Matthias est une preuve biblique que les membres de l’Église ont le plein droit de se convenir sur des choses importantes. La force des Baptistes se trouve dans leur liberté de prendre une convention et l’appliquer comme une pratique quotidienne dans la vie de l’Église. Ainsi, étant donné que le Col Pastoral est un insigne conventionnel distinctif des pasteurs ordonnés de la CBCA, les membres de la CBCA peuvent encore se convenir d’appliquer ce même insigne aux femmes pasteurs qui seront reconnues d’après les critères contextuels d’ordination.

« Voici Paul » est le mot par lequel la professeure Eonique K. Basambya a conclu sa présentation sur «   De l’ordre de « se taire » (1 Co 14,34-35) à l’exclusion de la femme du ministère de l’enseignement ( 1Tm 2,9-15) : Le codex Sinaiticus, le témoin « accentueur »  de l’héritage paulinienne de l’exclusion de la femme au ministère pastoral. »

            Dans son exposé, la professeure width=”560″Basambya a montré d’abord que c’est bien Paul qui, alors que celui qui accorda la parole aux femmes au culte en 1 Co 11,5, la leur retire en 1Co 14,34-35. Ensuite, Eonique montre qu’il s’agit du disciple de Paul, probablement Timothée, pour se maintenir comme le seul garant, avec Tite, de la transmission de la Tradition de Paul, qui aurait exclu les femmes du ministère des Docteurs en 1Tm 2,9-15. Enfin, elle montre qu’il s’agit des copistes du codex Sinaïticus qui accentuèrent la tradition misogyne de Paul en féminisant le désordre au culte en 1Co 14,34-35 et en excluant les femmes même de la prière en public en 1Tm 2,9. 

            Pour professseure Eonique, la figure de Paul qui n’est ni féministe ni misogyne constitue donc celle à partir de laquelle se construite une tradition manuscrite, celle du codex Sinaïticus, qui accentue l’exclusion de la femme au sacerdoce.

De sa part, la doctorante Kavira Nganza, par son exposé sur « Le rôle de l’église face aux facteurs psychologiques qui conduisent les femmes à rejeter les candidatures féminines pour la fonction sacerdotale : Cas de la CBCA »  a développé le thème autour du rôle de l’église face aux facteurs psychologiques qui conduisent les femmes à rejeter les candidatures féminines pour la fonction sacerdotale. Après avoir écouté les raisons qui poussent certaines femmes à avoir beaucoup de réserves pour accepter le ministère sacerdotal d’autres femmes, elle a fait voir que les raisons peuvent provenir des frustrations du passé suite aux maltraitances qu’elles ont subi dans leur environnement de croissance. Vue que les effets des chocs psychologiques font parfois naître l’arrogance et les craintes, l’église devrait accompagner ses membres pour réorienter la méthodologie à utiliser pour l’éducation de base ; elle devait également amener les fidèles à surmonter les chocs pour prévenir le chao due au mal entendu. En outre, vu que les femmes engagées pour le ministère sacerdotal ont été privé d’accomplir pleinement les fonctions y relatif  alors qu’elles en ont reçu la vocation et les dons de l’Esprit de Dieu, l’église, à travers ses autorités et instances de décision, devrait continuer à accompagner psychologiquement ses membres et surtout les pasteurs en petits groupes, en plus des formations, de l’éducation de ses membres, en plus des explications et interprétations claires des textes bibliques faisant objet des polémiques sur cette préoccupation. Sinon, les autorités de l’église devraient également offrir aux femmes l’occasion d’exercer le ministère pastoral conformément à leur appel, aux dons spirituels qu’elles ont reçus de Dieu qui les distribue sans discrimination de sexe et aux appréciations de leurs prestations.

« Donnons la chance aux femmes » est le mot par lequel la professeure Veronique Kavuo Kahindo a conclu sa présentation sur « La participation politique des femmes de l’Ancien Testament (AT) comme paradigme pour l’engagement politiques des femmes de la RDC ».

Dans son exposé, la professeure a exploré le rôle des femmes politiques dans l’AT en tant que sources d’inspiration et modèle potentiel pour l’engagement politique des femmes de la RDC. En se penchant sur les histoires des femmes influentes telles que Déborah (Jg 4), Esther (Est 1-10), Abigaël (1Sm 25), Naomi et Ruth ( Rt 1-4), et Athalie ( 2 R 11), elle a cherché à établir des parallèles avec la situation actuelle en RDC.

   Ainsi donc, Professeur Véronique a parlé brièvement des qualités du leadership, de la détermination, du courage et de la contribution politique de ces femmes bibliques qui pourraient inspirer et guider l’engagement politiques des femmes congolaises malgré les défis particuliers épinglés de deux cotés.

La dernière présentation a été faite par la Chef des Travaux Dorcas Kavugho Samehe.  La vision de la « possible impossibilité » est la marque finale de son exposé sue   sur « la déconstruction de la seconde nature pour l’engagement politique et ecclésiale de la femme ».

Elle montre que la plupart de femmes ne s’engagent pas dans les instances politique ou ecclésiale de prise de décision à cause de la construction sociale du genre. D’où une seconde nature soutenant l’infériorité et la déshumanisation de la femme. Hésiode poète, a fait croire au monde que la femme a été créée comme la malédiction éternelle de l’homme. En depuis de ces croyances la CT Samehe, est persuadé qu’en déconstruisant la seconde nature, l’homme et la femme découvriront leur vraie nature « Image de Dieu », ayant les mêmes droits.  À ce point, la femme et l’homme font et feront librement des engagements ecclésiaux et politiques sans complexe.

Professeure Eonique K. Basambya