Il s’est tenu à l’ULPGL-Goma,  du 15 au 17 avril 2019, un colloque international pour la région des Grands Lacs d’Afrique ayant pour thème, ‘’L’université et le développement durable dans la région des Grands Lacs : Enseignement de qualité, défis et opportunités’’. Le développement durable passera par les connaissances et les procédés scientifiques’’. La contribution des universités en Afrique sub-saharienne au développement nécessitent d’être renforcée étant donné que la vocation moderne des universités se résume par les services à la communauté, l’enseignement et la recherche. Le rendez-vous manqué avec le développement communautaire fait que les universités de la région de l’Afrique sub-saharienne existent dans un ordre purement classique, en marge de leurs réalités riveraines (besoins de développement). Il est cependant réel que le rôle des universités dans la matérialisation des objectifs du millénaire pour le développement dans la région se veut optimiste : le développement durable passera par les connaissances et les procédés scientifiques. Selon le Professeur Kakule Molo, recteur de l’ULPGL-Goma, la faible contribution des universités des de l’Afrique sub-sahrienne au changement des communautés environnantes ressort de l’imaginaire collectif liant l’université aux grandes innovations technologiques. Molo a expliqué que le brasero appelé ‘’Mbabula ‘’ localement fabriqué et utilisé par la population est un fruit de la recherche avant d’ajouter que les universités doivent renforcer ce genre de recherche desservant directement la population. On n’a pas besoin d’une technologie de pointe pour pouvoir servir la communauté, a dit Professeur Kakule Molo, tout affirmant que les parents scolarisent leurs enfants, afin d’avoir des connaissances pour la promotion de la communauté.

Le colloque international de l’ULPGL a été une opportunité pour des professeurs et chercheurs venus des villes de Bukavu, Butembo, Goma et Kinshasa ainsi que des pays du Burundi, du Cameroun, du Congo-Brazza, du Rwanda et du Tchad de partager des connaissances et expériences scientifiques pour retrouver le chemin du développement durable en Afrique Sub-saharienne, à travers la science. Etant donné que ces pays présentent des similitudes sur le plan socio-économique et culturel,  cela les a menés à envisager des pistes de solutions analogues, au moyen de la science. Il faut donc revitaliser l’assurance-qualité dans l’enseignement supérieur et la recherche. Dans le premier temps, il faut relever un certain nombre de défis relatifs à l’environnement où elles évoluent et à leur organisation interne.

 À travers des réflexions, analyses, expériences, les universitaires se sont accordées pour dire que  l’enseignement de qualité représente à notre époque, le moyen dont peuvent disposer les universités pour rendre service à leurs communautés. Il faut comprendre la responsabilité sociale des universités qui reste pourtant un défi à relever, selon le Prof Butoa Balingene , Directeur des activités académiques de l’Ulpgl.

Pour contribuer au développement durable des communautés en Afrique sub-saharienne, le chercheurs expliquent que l’université doit assumer son pouvoir et donc accepter de répondre de ses actes et d’en subir les conséquences ici et ailleurs, aujourd’hui et demain, toujours selon les contextes. La recherche n’est donc pas faite uniquement pour l’enseignement à l’université mais bien plus, l’universitaire doit jouer un rôle en aidant à identifier et traiter les problèmes qui nuisent au bien-être des communautés, des nations et de la société mondiale. Selon la Professeur Bibishe Masoka, Directeur Général de l’institut supérieur de commerce de Bukavu, il faut  résoudre le problème car, dans une économie basée sur le savoir, l’enseignement supérieur peut aider les économies à rattraper d’autres sociétés plus avancées technologiquement.

Le Prof Dominique Rolin, cité dans la conclusion du colloque, propose aux universités de développer un nouvel enseignement. Il explique qu’il devrait en principe consistait dans la contextualisation des contenus des enseignements basés sur l’approche par compétences, en faisant un peu plus le suivi des acquis des apprenants. Il est appuyé par le Prof Renée Solange du Cameroun qui estime qu’il faut intégrer des attitudes pédagogiques innovantes axées sur les apprenants en vue d’un développement durable. En effet, le système éducatif supérieur est appelé à former des cadres compétents dont la société des Grands-Lacs a besoin, précise le Prof Mwenda.

Considérant le rôle incontournable des ingénieurs dans le développement, le Prof ingénieur Elie Senjikanyi du Burundi a démontré l’importance de la révisitation des filières de formation des ingénieurs et de l’état de lieux de l’enseignement supérieur, le profil de sortie et la responsabilité des ingénieurs en insistant sur ce qui doit être leur contribution, pour le développement durable du pays ainsi que les défis et perspectives d’insertion professionnelle en Afrique.

Ce qu’il faut intégrer avant le service à la communauté

‘’ L’environnement doit au même titre que les facteurs sociaux et économiques être pris en compte dans le but de parvenir à un développement réellement durable, à l’échelle mondiale. C’est uniquement en intégrant ces 3 dimensions dans la recherche et l’enseignement qu’il sera possible pour l’université de réaliser la transition nécessaire pour garantir le bien-être humain et le respect de l’environnement à long terme, pour concrétiser le volet ‘service à la communauté’.’’a démontré, le Professeur Kakule Molo. ‘’Il est donc nécessaire de mieux comprendre les relations entre la gestion durable et le développement durable, et c’est le rôle de l’université à le faire comprendre aux acteurs qui vont inonder le marché pour le service à la communauté.’’ Renchérit le Prof Ndembo Mbasa, vice doyen de la faculté de santé et développement communautaire de l’Ulpgl. Selon le Prof Olivier du Rwanda, le rôle primordial de l’éducation, c’est la libération de toutes les formes d’exploitation, de domination, d’aliénation. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui dans nos pays de la région de Grands-Lacs. Les participants au colloque ont terminé dans un sentiment de satisfaction totale d’avoir partagé les connaissances sur un sujet de haute portée scientifique et d’intérêt communautaire.

Dieudonné Bakenga et Fréderic Feruzi (journaliste de la radio Sauti ya Injili de Goma)